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 Anguttara Nikaya XI.13

Mahanama Sutta

A Mahanama (2)

D'après la traduction effectuée à partir du Pâli par Thanissaro Bhikkhu.
Pour libre distribution. Cet ouvrage peut être republié, reformaté, réimprimé et redistribué par n'importe quel média. L'auteur désire cependant que toute ces republications et redistributions soient mises à disposition du public librement et sans restriction aucune, et que les traductions et autres travaux dérivés soient clairement identifiés comme tels.


J'ai entendu qu'en une occasion le Béni du Ciel demeurait parmi les Sakyans à Kapilavatthu dans le Parc des Banyans. Or à cette époque Mahanama le Sakya se remettait d'une maladie, ne s'était pas relevé de la maladie depuis longtemps. Et à cette époque de nombreux moines étaient au travail en train de faire des robes pour le Béni du Ciel, [se disant], "Quand les robes seront terminées, à la fin des trois mois (de la retraite de saison des pluies), le Béni du Ciel partira en voyage." Mahânama le Sakya apprit que de nombreux moines étaient au travail en train de faire des robes pour le Béni du Ciel, [se disant], "Quand les robes seront terminées, à la fin des trois mois, le Béni du Ciel partira en voyage." Il s'approcha donc du Béni du Ciel et, en arrivant, s'étant incliné, il s'assit d'un côté. Une fois assis, il dit au Béni du Ciel: "J'ai appris que de nombreux moines sont au travail en train de faire des robes pour le Béni du Ciel, [se disant], 'Quand les robes seront terminées, à la fin des trois mois, le Béni du Ciel partira en voyage.' Pour ceux d'entre nous qui vivent au moyen de diverses demeures [pour l'esprit], au moyen de quelle demeure devrions-nous vivre?"

"Excellent, Mahanama, excellent! Il convient que des hommes de clan comme toi s'approchent du Tathâgata et demandent, 'Pour ceux d'entre nous qui vivent au moyen de diverses demeures [pour l'esprit], au moyen de quelle demeure devrions-nous vivre?'

"Celui qui est induit à pratiquer est un homme de conviction, pas quelqu'un sans conviction. Un homme induit à pratiquer en est un dont la ténacité est excitée, pas un paresseux. Un homme induit à pratiquer est un homme à l'attention établie, pas quelqu'un dont l'attention est vaseuse. Un homme induit à pratiquer est centré dans la concentration, pas quelqu'un qui n'est pas centré. Un homme induit à pratiquer est un homme de discernement, pas quelqu'un sans discernement.

"Etabli dans ces cinq qualités, tu devrais encore développer six qualités:

[1] "Il y a le cas où tu te rappelles le Tathâgata: 'Certes, le Béni du Ciel est digne et à bon droit auto-éveillé, accompli en connaissance et comportement, bien allé, expert en ce qui concerne le monde, inégalé en tant qu'entraîneur pour ces gens aptes à être apprivoisés, l'Enseignant des êtres divins et humains, éveillé, béni.' A tout moment quand un disciple des nobles personnes se rappelle le Tathâgata, son esprit n'est pas emporté par la passion, n'est pas emporté par l'aversion, n'est pas emporté par l'illusion. Son esprit va tout droit, en se basant sur le Tathâgata. Et quand l'esprit va tout droit, le disciple des nobles personnes en tire un sens du but, en tire un sens du Dhamma, en tire une joie en rapport avec le Dhamma. Chez qui est joyeux, surgit le ravissement. Chez qui est ravi, le corps se calme. Un homme dont le corps est calmé ressent de l'aisance. Chez qui est à l'aise, l'esprit devient concentré.

"Mahanama, tu dois développer ce souvenir du Bouddha quand tu marches, quand tu est debout, quand tu es assis, quand tu es couché, quand tu es occupé au travail, quand tu te reposes dans ta maison affolée d'enfants.

[2] "Qui plus est, il y a le cas où tu te rappelles le Dhamma: 'Le Dhamma est bien exposé par le Béni du Ciel, pour qu'il soit vu ici et maintenant, hors du temps, invitant à la vérification, pertinent, pour qu'il soit réalisé par les sages pour eux-mêmes.' A tout moment quand un disciple des nobles personnes se rappelle le Dhamma, son esprit n'est pas emporté par la passion, n'est pas emporté par l'aversion, n'est pas emporté par l'illusion. Son esprit va tout droit, en se basant sur le Dhamma. Et quand l'esprit va tout droit, le disciple des nobles personnes en tire un sens du but, en tire un sens du Dhamma, en tire une joie en rapport avec le Dhamma. Chez qui est joyeux, surgit le ravissement. Chez qui est ravi, le corps se calme. Un homme dont le corps est calmé ressent de l'aisance. Chez qui est à l'aise, l'esprit devient concentré.

"Mahanama, tu dois développer ce souvenir du Dhamma quand tu marches, quand tu est debout, quand tu es assis, quand tu es couché, quand tu es occupé au travail, quand tu te reposes dans ta maison affolée d'enfants.

[3] "Qui plus est, il y a le cas où tu te rappelles le Sangha: 'Le Sangha des disciples du Béni du Ciel qui ont bien pratiqué... qui ont pratiqué simplement et directement... qui ont pratiqué méthodiquement... qui ont pratiqué avec maîtrise -- autrement dit, les quatre types [de noble disciples] quand on les prend par paires, les huit quand on les prend par individus -- ils sont le Sangha des disciples du Béni du Ciel: digne de dons, digne d'hospitalité, digne d'offrandes, digne de respect, l'incomparable champ de mérites pour le monde.' A tout moment quand un disciple des nobles personnes se rappelle le Sangha, son esprit n'est pas emporté par la passion, n'est pas emporté par l'aversion, n'est pas emporté par l'illusion. Son esprit va tout droit, en se basant sur le Sangha. Et quand l'esprit va tout droit, le disciple des nobles personnes en tire un sens du but, en tire un sens du Dhamma, en tire une joie en rapport avec le Dhamma. Chez qui est joyeux, surgit le ravissement. Chez qui est ravi, le corps se calme. Un homme dont le corps est calmé ressent de l'aisance. Chez qui est à l'aise, l'esprit devient concentré.

"Mahanama, tu dois développer ce souvenir du Sangha quand tu marches, quand tu est debout, quand tu es assis, quand tu es couché, quand tu es occupé au travail, quand tu te reposes dans ta maison affolée d'enfants.

[4] "Qui plus est, il y a le cas où tu te rappelles tes propres vertus: '[Elles sont] sans déchirure, sans cassure, sans tache, sans éclaboussure, libératoires, louées par les sages, non ternies, induisant à la concentration.' A tout moment quand un disciple des nobles personnes se rappelle la vertu, son esprit n'est pas emporté par la passion, n'est pas emporté par l'aversion, n'est pas emporté par l'illusion. Son esprit va tout droit, en se basant sur la vertu. Et quand l'esprit va tout droit, le disciple des nobles personnes en tire un sens du but, en tire un sens du Dhamma, en tire une joie en rapport avec le Dhamma. Chez qui est joyeux, surgit le ravissement. Chez qui est ravi, le corps se calme. Un homme dont le corps est calmé ressent de l'aisance. Chez qui est à l'aise, l'esprit devient concentré.

"Mahanama, tu dois développer ce souvenir de la vertu quand tu marches, quand tu est debout, quand tu es assis, quand tu es couché, quand tu es occupé au travail, quand tu te reposes dans ta maison affolée d'enfants.

[5] "Qui plus est, il y a le cas où tu te rappelles ta propre générosité: 'Il est bénéfique, c'est d'un grand bénéfice pour moi, que -- parmi les gens emportés par la tache de la possessivité -- je vive à la maison, ma conscience lavée de la tache de la possessivité, librement généreux, les mains ouvertes, me plaisant à être magnanime, sensible aux requêtes, me plaisant dans la distribution d'aumônes.' A tout moment quand un disciple des nobles personnes se rappelle la générosité, son esprit n'est pas emporté par la passion, n'est pas emporté par l'aversion, n'est pas emporté par l'illusion. Son esprit va tout droit, en se basant sur la générosité. Et quand l'esprit va tout droit, le disciple des nobles personnes en tire un sens du but, en tire un sens du Dhamma, en tire une joie en rapport avec le Dhamma. Chez qui est joyeux, surgit le ravissement. Chez qui est ravi, le corps se calme. Un homme dont le corps est calmé ressent de l'aisance. Chez qui est à l'aise, l'esprit devient concentré.

"Mahanama, tu dois développer ce souvenir de la générosité quand tu marches, quand tu est debout, quand tu es assis, quand tu es couché, quand tu es occupé au travail, quand tu te reposes dans ta maison affolée d'enfants.

[6] "Qui plus est, tu devrais te rappeler les devas: 'Il y a les devas des Quatre Grands Rois, les devas des Trente-trois, les devas des Heures, les Devas contentés, les devas qui se plaisent à la création, les devas qui ont pouvoir sur les créations des autres, les devas de la suite de Brahma, les devas au-delà d'eux. Quelle que soit la conviction dont ils étaient dotés pour que -- lorsqu'ils ont quitté cette vie -- ils aient ressurgi là, la même sorte de conviction est de même présente en moi. Quelle que soit la vertu dont ils étaient dotés pour que -- lorsqu'ils ont quitté cette vie -- ils aient ressurgi là, la même sorte de vertu est de même présente en moi. Quelle que soit l'érudition dont ils étaient dotés pour que -- lorsqu'ils ont quitté cette vie -- ils aient ressurgi là, la même sorte d'érudition est de même présente en moi. Quelle que soit la générosité dont ils étaient dotés pour que -- lorsqu'ils ont quitté cette vie -- ils aient ressurgi là, la même sorte de générosité est de même présente en moi. Quelle que soit le discernement dont ils étaient dotés pour que -- lorsqu'ils ont quitté cette vie -- ils aient ressurgi là, la même sorte de discernement est de même présente en moi.' A tout moment quand un disciple des nobles personnes se rappelle la conviction, la vertu, l'érudition, la générosité, et le discernement qu'on trouve autant en lui-même que dans les devas, son esprit n'est pas emporté par la passion, n'est pas emporté par l'aversion, n'est pas emporté par l'illusion. Son esprit va tout droit, en se basant sur les [qualités des] devas. Et quand l'esprit va tout droit, le disciple des nobles personnes en tire un sens du but, en tire un sens du Dhamma, en tire une joie en rapport avec le Dhamma. Chez qui est joyeux, surgit le ravissement. Chez qui est ravi, le corps se calme. Un homme dont le corps est calmé ressent de l'aisance. Chez qui est à l'aise, l'esprit devient concentré.

"Mahanama, tu dois développer ce souvenir des devas quand tu marches, quand tu est debout, quand tu es assis, quand tu es couché, quand tu es occupé au travail, quand tu te reposes dans ta maison affolée d'enfants.



Version anglaise d'origine:
http://www.accesstoinsight.org/canon/sutta/anguttara/an11-013.html