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Sutta Nipata I.10

Alavaka Sutta

Pour le Yakkha Alavaka

D'après la traduction du Pali à l'Anglais par Thanissaro Bhikkhu.
Pour libre distribution. Cet ouvrage peut être republié, reformaté, réimprimé et redistribué par n'importe quel média. L'auteur désire cependant que toute ces republications et redistributions soient mises à disposition du public librement et sans restriction aucune, et que les traductions et autres travaux dérivés soient clairement identifiés comme tels.

Note: Ce sutta apparaît aussi en SN X.12.


Note du traducteur (du pâli): Ce discours est la source de nombreux proverbes fréquemment cités dans les pays théravadins. En 1982, alors que la Thaïlande célébrait le 200ème anniversaire de la fondation de la dynastie régnante, Sa Majesté le Roi structura son discours du trône au peuple Thaï autour de quatre qualités mentionnées dans le derniers verset du Bouddha.
J'ai entendu qu'en une occasion le Béni du Ciel demeurait à Alavi dans l'antre du yakkha Alavaka. Alors le yakkha Alavaka alla trouver le Béni du Ciel et en arrivant lui dit: "Sors de là, contemplatif!"

[En disant,] "D'accord, mon ami," le Béni du Ciel sortit.

"Entre, contemplatif!"

[En disant,] "D'accord, mon ami," le Béni du Ciel entra.

Une seconde fois .... Une troisième fois, le yakkha Alavaka dit au Béni du Ciel, "Sors de là, contemplatif!"

[En disant,] "D'accord, mon ami," le Béni du Ciel sortit.

"Entre, contemplatif!"

[En disant,] "D'accord, mon ami," le Béni du Ciel entra.

Alors une quatrième fois, le yakkha Alavaka dit au Béni du Ciel, "Sors de là, contemplatif!"

"Je ne sortirai pas, mon ami. Fais ce que tu dois faire."

"Je vais te poser une question, contemplatif. Si tu ne peux pas me répondre, je posséderai ton esprit ou déchirerai ton coeur, ou, en te saisissant par les pieds, je te jetterai de l'autre côté du Gange."

"Mon ami, je ne vois personne dans tout le cosmos avec ses divinités, Maras et Brahmas, ses contemplatifs et prêtres, sa royauté et sa population, qui pusse posséder mon esprit ou me déchirer le coeur ou, en m'attrapant les pieds, me jeter de l'autre côté du Gange. Mais demande-moi quand même ce que tu veux."

[Alavaka:]

Quelle est la plus grande richesse d'une personne?
Qu'est-ce qui, bien pratiqué, entraîne la félicité?
Quelle est la plus sublime des saveurs?
C'est en vivant de quelle manière
        qu'une vie peut être dite la meilleure?

[Le Bouddha:]

La conviction est la plus grande richesse d'une personne.
Le Dhamma, bien pratiqué, entraîne la félicité.
La vérité est la plus sublime des saveurs.[1]
C'est en vivant avec discernement,
        qu'une vie peut être dite la meilleure.

[Alavaka:]

Comment         traverse-t-on le courant?
Comment         traverse-t-on la mer?
Comment         surmonte-t-on la souffrance et le stress?
Comment         une personne est-elle purifiée?

[Le Bouddha:]

C'est grâce à la conviction qu'on traverse le courant.
Grâce à la vigilance,    la mer.
C'est grâce à la persistance    qu'on surmonte
        la souffrance et le stress.
C'est grâce au discernement qu'une personne est purifiée.

[Alavaka:]

Comment         obtient-on le discernement?
Comment         trouve-t-on la richesse?
Comment         arrive-t-on aux honneurs?
Comment         s'attache-t-on des amis?
    Passant de ce monde
    au
    monde suivant,
comment        ne pas se plaindre?

[Le Bouddha:]

Convaincu du Dhamma des arahants
pour arriver à la Libération,
-- vigilant, observant --
qui écoute bien
        y gagne du discernement.
Faisant ce qui convient,
supportant les fardeaux,
qui a de l'initiative
        trouve la richesse.
C'est grâce à la vérité
        qu'on arrive aux honneurs.
Donner
        nous attache des amis.

Doté de ces quatre qualités,
    -- vérité,
    contrôle de soi,
    énergie,
    abandon --
un maître de maison de conviction,
en mourant, ne se plaint pas.

Maintenant, va demander à d'autres,
à des prêtres et contemplatifs ordinaires,
si quoi de mieux que
    la vérité,
    le contrôle de soi,
    l'endurance,
    et l'abandon
se peut trouver.

[Alavaka:]

Comment pourrais-je aller demander
à des prêtres et contemplatifs ordinaires? --
maintenant qu'aujourd'hui je comprends
    quels bénéfices [nous attendent dans]
    la vie prochaine.

Ce fut vraiment pour mon bien-être
que l'Eveillé est venu
    demeurer dans Alavi.
Aujuourd'hui je comprends
où ce qui est donné
porte de grands fruits.

J'irai de village en village,
        de bourg en bourg ,
rendre hommage        à l'Eveillé par lui-même
et à la vraie droiture du Dhamma.    


Note

1. On a ici, selon toute apparence, une référence au concept de "saveurs" (rasa) dans la théorie esthétiuque de l'Inde. [Retour]



On trouvera le site original à l'adresse suivante

http://www.accesstoinsight.org/canon/khuddaka/suttanipata/snp1-10.html