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Ceci fut dit par le Béni du Ciel, dit par l'Arahant, ainsi ai-je entendu: "Abandonnez une qualité, bikkhus, et je vous garantis le non-retour. Quelle qualité? Abandonnez l'avidité pour unique qualité, et je vous garantis le non-retour."[1] Ceci est le sens de quelle le Béni du Ciel dit. Donc, en rapport avec ceci, il a été dit:[2]
L'avidité avec laquelle
les êtres vont à mauvaise destination,[3]
convoitant:
c'est en discernant correctement cette avidité,
que ceux qui voient clairement
lâchent prise.
Lâchant prise,
ils ne reviennent jamais en ce monde
plus jamais.
Ceci aussi, était le sens de ce qui fut dit par le Béni du Ciel, ainsi l'ai-je entendu.[4]
Notes:
1. Non-retour: Le troisième des quatre niveaux de l'Eveil. Quand on atteint ce niveau, on ne renaît plus jamais en ce monde. Un non-revenant qui ne poursuit pas pour atteindre l'état d'Arahant en cette vie renaîtra dans the Brahma worlds called the Pure Abodes et will attain nibbana there. [Retour]
2, 4. Ces deux affirmations sont répétées dans chaque discours. Pour éviter la monotonie, elles ne sont ici données que dans le premier et le dernier discours. [Retour]
3. Les mauvaises destinations sont une renaissance en enfer, en tant qu'ombre affamée, en tant que démon en colère, ou en tant qu'animal commun. Tout comme pour les bonnes destinations -- la renaissance en tant qu'être humain, au ciel, ou dans les mondes de Brahma -- ces états sont impermanents et dépendent du kamma. [Retour]
Ceci fut dit par le Béni du Ciel, dit par l'Arahant, ainsi ai-je entendu: "Abandonnez une qualité, bikkhus, et je vous garantis le non-retour. Quelle qualité? Abandonnez l'l'aversion en tant que cette qualité, et je vous garantis le non-retour."
L'l'aversion avec laquelle
les êtres vont aux mauvaises destinations,
troublés:
à discerner correctement cette l'aversion,
ceux qui voient clairement
lâchent prise.
Lâchant prise,
ils ne reviennent plus
en ce monde.
Ceci fut dit par le Béni du Ciel, dit par l'Arahant, ainsi ai-je entendu: "Abandonnez une qualité, bikkhus, et je vous garantis le non-retour. Quelle qualité? Abandonnez l'illusion en tant que cette qualité, et je vous garantis le non-retour."
L'illusion avec laquelle
les êtres vont vers une mauvaise destination,
confus:
à discerner correctement cette illusion,
ceux qui voient clairement
lâchent prise.
Lâchant prise,
ils ne reviennent plus
en ce monde.
Ceci fut dit par le Béni du Ciel, dit par l'Arahant, ainsi ai-je entendu: "Abandonnez une qualité, bikkhus, et je vous garantis le non-retour. Quelle qualité? Abandonnez la colère en tant que cette qualité, et je vous garantis le non-retour."
La colère avec laquelle
les êtres vont vers une mauvaise destination,
enragés:
à discerner correctement cette colère,
ceux qui voient clairement
lâchent prise.
Lâchant prise,
ils ne reviennent plus
en ce monde.
Ceci fut dit par le Béni du Ciel, dit par l'Arahant, ainsi ai-je entendu: "Abandonnez une qualité, bikkhus, et je vous garantis le non-retour. Quelle qualité? Abandonnez le mépris en tant que cette qualité, et je vous garantis le non-retour."
Le mépris avec lequel
les êtres vont vers une mauvaise destination,
dédaigneux:
à discerner correctement ce mépris,
ceux qui voient clairement
lâchent prise.
Lâchant prise,
ils ne reviennent plus
en ce monde..
Ceci fut dit par le Béni du Ciel, dit par l'Arahant, ainsi ai-je entendu: "Abandonnez une qualité, bikkhus, et je vous garantis le non-retour. Quelle qualité? Abandonnez l'orgueil en tant que cette qualité, et je vous garantis le non-retour."
L'orgueil avec lequel
les êtres vont vers une mauvaise destination,
fiers:
à discerner correctement cet orgueil,
ceux qui voient clairement
lâchent prise.
Lâchant prise,
ils ne reviennent plus
en ce monde.
Ceci fut dit par le Béni du Ciel, dit par l'Arahant, ainsi ai-je entendu: "Moines, celui qui n'a pas pleinement su et pleinement compris le Tout,[1] dont l'esprit n'a pas été nettoyé de la la passion pour lui, ne l'a pas abandonné, est incapable de mettre fin au stress. Mais celui qui a pleinement su et pleinement compris le Tout, dont l'esprit a été nettoyé de la la passion pour lui, l'a abandonné, est capable de mettre fin au stress."
Connaissant le Tout
de tout partout,
non ému par la passion
pour quoi que ce soit:
lui, ayant compris
le Tout,
est allé au-delà
de tout stress.
Note:
1. "Le Tout" = les six sens (la vue, l'ouïe, l'odorat, le goût, le toucher, et l'idéation) et leurs objets respectifs. Ceci couvre chaque aspect de l'expérience qu'on puisse décrire, mais n'inclut pas le nibbana. Pour une discussion complète de ce point, voir The Mind Like Fire Unbound, pp. 30-32. [Retour]
Ceci fut dit par le Béni du Ciel, dit par l'Arahant, ainsi ai-je entendu: "Moines, celui qui n'a pas pleinement su et pleinement compris l'orgueil, dont l'esprit n'en a pas été nettoyé, ne l'a pas abandonné, est incapable de mettre fin au stress. Mais celui qui a pleinement su et pleinement compris l'orgueil, dont l'esprit en a été nettoyé, l'a abandonné, est capable de mettre fin au stress."
Les gens sont
obsédés par l'orgueil
pris par l'orgueil
ravis du devenir du devenir.
Ne comprenant pas l'orgueil,
ils reviennent au devenir.
Mais ceux qui, laissant tomber l'orgueil,
sont, de par sa destruction, libérés,
conquérant le lien de l'orgueil,
vont au-delà
de tous liens.
Ceci fut dit par le Béni du Ciel, dit par l'Arahant, ainsi ai-je entendu: "Moines, celui qui n'a pas pleinement su et pleinement compris l'avidité, qui n'en a pas détaché son esprit et ne le laisse pas tomber, est incapable de mettre fin au stress. Mais celui qui a pleinement su et pleinement compris l'avidité, qui en a détaché son esprit et l'a laissé tomber, est capable de mettre fin au stress."
L'avidité avec laquelle
les êtres vont vers une mauvaise destination,
convoitant:
à discerner correctement cette avidité,
ceux qui voient clairement
lâchent prise.
Lâchant prise,
ils ne reviennent plus
en ce monde.
Ceci fut dit par le Béni du Ciel, dit par l'Arahant, ainsi ai-je entendu: "Moines, celui qui n'a pas pleinement su et pleinement compris l'aversion... l'illusion... la colère... le mépris, qui n'en a pas détaché son esprit et ne le laisse pas tomber, est incapable de mettre fin au stress. Mais celui qui a pleinement su et pleinement compris l'aversion... l'illusion... la colère... le mépris, qui en a détaché son esprit et le laisse tomber, est capable de mettre fin au stress."
[Les versets pour ces discours = ceux des discours 2-5.]
Ceci fut dit par le Béni du Ciel, dit par l'Arahant, ainsi ai-je entendu: "Moines, je n'envisage même pas une autre obstruction -- obstruction par laquelle les gens vont errant et continuent à transmigrer pendant très très longtemps -- comme l'obstruction de l'ignorance. Obstrués par l'obstruction de l'ignorance, les gens vont errant et continuent à transmigrer pendant très très longtemps."
Aucune autre chose
obstrue autant les gens
qu'ils continuent à errer, jour et nuit,
comme quand ils sont pris au filet
de l'illusion.
Mais ceux qui, laissant tomber l'illusion,
fracassent la masse de l'obscurité,
n'errent pas plus loin.
Leur cause ne se trouve plus.
Ceci fut dit par le Béni du Ciel, dit par l'Arahant, ainsi ai-je entendu: "Moines, je n'envisage même pas une autre chaîne -- chaîne par laquelle les êtres qui y sont joints vont errant et continuent à transmigrer pendant très très longtemps -- comme la chaîne de l'envie insatiable. Enchaînés avec la chaîne de l'envie insatiable, les êtres qui y sont joints vont errant et continuent à transmigrer pendant très très longtemps."
Avec l'envie insatiable pour compagne, un homme
erre pendant très très longtemps.
Ni dans cet état ici
ni nulle part ailleurs
ne va-t-il au-delà
de l'errance.
Connaissant cet écueil --
que l'envie insatiable entraîne le stress --
exempt de l'envie insatiable,
dépourvu d'attachement,
attentif, le bikkhu
vit la vie mendiante.
Ceci fut dit par le Béni du Ciel, dit par l'Arahant, ainsi ai-je entendu: "Par rapport aux facteurs internes, je pense qu'aucun autre facteur comme l'attention appropriée[1] ne fait autant pour un bikkhu en formation,[2] qui n'a pas atteint le but du coeur mais reste résolu à se mettre à l'abri insurpassé de l'esclavage.[3] Un bikkhu qui suit correctement abandonne ce qui est malavisé et développe ce qui est avisé.
L'attention appropriée
comme qualité
d'un bikkhu en formation:
rien d'autre
ne fait autant
pour arriver au but superlatif.
Un bikkhu, qui s'efforce correctement,
arrive au terme du stress.
Notes:
1. L'attention appropriée (yoniso manasikara) est la capacité à focaliser l'attention sur les questions qui conduisent à la fin de la souffrance. MN 2 énumère les questions suivantes comme indignes d'attention: "Etais-je dans le passé? Est-ce que je n'étais pas dans le passé? Qu'est-ce que j'étais dans le passé? Comment étais-je dans le passé?... Serai-je dans le futur? Est-ce que je ne serai pas dans le futur? Que serai-je dans le futur? Comment serai-je dans le futur?... Suis-je? Ne suis-je pas? Que suis-je? Comment suis-je? D'où vient cet être? Quelle est sa destination ?" Le discours énumère aussi les sujets suivants comme dignes d'attention: "Ceci est le stress. Ceci est l'origine du stress. Ceci est la cessation du stress. Ceci est le chemin qui mène à la cessation du stress." [Retour]
2. Une personne "en formation" est celui qui a atteint au moins le premier niveau de l'Eveil, mais pas encore le niveau final. [Retour]
3. L'esclavage = les quatre jougs: la passion sensuelle, le devenir, les conceptions, et l'ignorance. [Retour]
Ceci fut dit par le Béni du Ciel, dit par l'Arahant, ainsi ai-je entendu: "Par rapport aux facteurs extérieurs, je pense qu'aucun autre facteur comme l'amitié admirable[1] ne fait autant pour un bikkhu en formation, qui n'a pas atteint le but du coeur mais reste résolu à se mettre à l'abri insurpassé de l'esclavage. Un bikkhu qui est ami avec des personnes admirables abandonne ce qui est malavisé et développe ce qui est avisé."
Un bikkhu avec des personnes admirables
pour amis
-- qui est révérencieux, respectueux,
faisant ce que suggèrent ses amis --
attentif, vigilant,
atteint étape par étape
le terme de toutes chaînes.
Note:
1. Dans SN XLV.2 le Bouddha dit, "L'amitié admirable... est en fait l'entièreté de la vie sainte... C'est grâce à moi en tant qu'ami admirable que les êtres sujets à la naissance ont obtenu la délivrance de la naissance... du vieillissement... de la mort... de la tristesse, de la lamentation, de la douleur, de la détresse, et du désespoir." Ainsi que le montre AN VIII.54, l'amitié admirable ne signifie pas seulement s'associer avec des gens biens, mais aussi apprendre d'eux et imiter leurs bonnes qualités. [Retour]
Ceci fut dit par le Béni du Ciel, dit par l'Arahant, ainsi ai-je entendu: "Il y a une chose qui, lorsqu'elle surgit dans le monde, surgit pour le détriment du plus grand nombre, pour le malheur du plus grand nombre, pour le détriment et le malheur du plus grand nombre les êtres, humains et divins. Quelle chose? Un schisme dans le Sangha. Lorsque le Sangha est divisé, il y a des litiges entre l'un et l'autre, il y a des injures de l'un à l'autre, des les factions des uns contre les autres, des abandons entre les uns et les autres. Alors ceux qui ont peu de confiance [dans l'enseignement] perdent toute confiance, et certains de ceux qui sont confiants deviennent autrement."
Condamné à un éon
de privations,
d'enfer:
celui qui a divisé le Sangha.
Qui se complait dans les factions,
malavisé --
il est interdit
d'abri de l'esclavage.
Ayant divisé un Sangha dans la concorde,
il cuit pour un éon
en enfer.
Ceci fut dit par le Béni du Ciel, dit par l'Arahant, ainsi ai-je entendu: " Il y a une chose qui, lorsqu'elle surgit dans le monde, surgit pour le bien-être du plus grand nombre, pour le bonheur du plus grand nombre, pour le bien-être et le bonheur du plus grand nombre des êtres, humains et divins. Quelle chose? La concorde dans le Sangha. Lorsque le Sangha est dans la concorde, il n'y a pas de litiges entre l'un et l'autre, pas d'injures de l'un à l'autre, pas de factions des uns contre les autres, pas d'abandons de l'un à l'autre. Alors ceux qui ont peu de confiance [dans l'enseignement] deviennent confiants, alors que ceux qui sont déjà confiants le deviennent encore plus."
Bienheureuse est la concorde dans le Sangha.
Celui qui assiste dans la concorde --
se réjouissant dans la concorde,
judicieux --
ne s'interdit pas l'abri de l'esclavage.
Ayant amené la concorde au Sangha,
il se réjouit pour un éon
au ciel.
Ceci fut dit par le Béni du Ciel, dit par l'Arahant, ainsi ai-je entendu: "On a le cas où une personne donnée a l'esprit corrompu. Ayant examiné cet esprit avec [ma] conscience, je discerne que, 'Si cette personne devait mourir à cet instant, alors comme s'il devait être emportée, elle serait ainsi placée en enfer.' Pourquoi cela? Parce que son esprit est corrompu. C'est à cause de son esprit corrompu qu'il y a des cas où les êtres -- à la rupture du corps, après la mort -- réapparaissent dans le plan de la privation, la mauvaise destination, les domaines inférieurs, en enfer."
Connaissant le cas
d'une personne à l'esprit corrompu,
l'Eveillé en a expliqué le sens
en présence des bikkhus.
Si cette personne
devait mourir à cet instant,
elle réapparaitrait en enfer
car son esprit est corrompu --
comme si elle était emportée
et placée là.
C'est à cause de leur esprit corrompu
que les êtres vont
vers une mauvaise destination.
Ceci fut dit par le Béni du Ciel, dit par l'Arahant, ainsi ai-je entendu: "On a le cas où une personne donnée a l'esprit clair. Ayant examiné cet esprit avec [ma] conscience, je discerne que, 'Si cette personne devait mourir à cet instant, alors comme si elle devait être emportée, elle serait ainsi placée au ciel.' Pourquoi cela? Parce que son esprit est clair. C'est à cause de la clarté d'esprit qu'il y a des cas où les êtres -- à la rupture du corps, après la mort -- réapparaissent dans le monde céleste."
Connaissant le cas
d'une personne à l'esprit clair,
l'Eveillé en a expliqué le sens
en présence des bikkhus.
Si cette personne
devait mourir à cet instant,
elle réapparaîtrait au ciel
car son esprit est clair --
comme si elle était emportée
et placée là.
C'est à cause de leur clarté d'esprit
que les êtres vont
vers une bonne destination.
Ceci fut dit par le Béni du Ciel, dit par l'Arahant, ainsi ai-je entendu: "Moines, n'ayez pas peur des actes de mérite. Ceci est une autre facon de dire ce qui est bienheureux, désirable, plaisant, attachant, charmant -- c-à-d., actes de mérite. J'ai connaissance que, ayant longtemps accompli des actes méritoires, j'ai longtemps vécu des résultats désirables, plaisants, attachants, charmants. Ayant développé un esprit de bonne volonté pendant sept ans, alors pendant sept éons de contraction et d'expansion je ne suis pas revenu en ce monde. Chaque fois que l'éon était en contraction, j'allais au domaine de la Radiance Ruisselante. Chaque fois que l'éon était en expansion, je réapparaissais dans une demeure de Brahma vide. Là j'étais le Grand Brahman, le Conquérant non-conquis, Qui voit tout, et Détenteur du Pouvoir. Alors , trente-six fois je fus Sakka, dirigeant des dieux. Plusieurs centaines de fois je fus un roi, un empereur qui fait tourner la roue, un juste roi du Dhamma, conquérant des quatre coins de la terre, maintenant un contrôle stable sur le pays, doté des sept trésors[1] -- sans parler des fois où j'étais un roitelet. La pensée m'est venue: 'De quelle mienne action ceci est-il le fruit, de quelle action est-elle le résultat, que j'aie maintenant un pouvoir et une puissante aussi grands?' Alors la pensée m'est venue: 'Ceci est le fruit de mes trois [types de] action, le résultat de trois types d'action, que j'aie maintenant un pouvoir et une puissante aussi grands: c-à-d., le don, le contrôle de soi, et la modération.'"
Entraînez-vous aux actes de mérite
qui apportent un bonheur de longue durée --
développez le don,
une vie en accord,
un esprit de bonne volonté.
En développant ces
trois choses
qui apportent la félicité,
les sages réapparaissent
dans un monde de félicité
inaltéré.
Note:
1. Les sept trésors sont une roue divine, un joyau idéal, un éléphant idéal, un cheval idéal, un épouse idéale, un trésorier idéal, un conseiller idéal. [Retour]
Ceci fut dit par le Béni du Ciel, dit par l'Arahant, ainsi ai-je entendu: "Cette qualité, si on la développe et la poursuit, garde ces deux sortes de bénéfices à l'abri: les bénéfices dans cette vie et les bénéfices dans les vies à venir. Quelle qualité? La vigilance par rapport aux qualités avisées. Ceci est la qualité qui, si on la développe et la poursuit, garde ces deux sortes de bénéfices à l'abri: les bénéfices dans cette vie et les bénéfices dans les vies à venir."
Ils chantent les louanges de la vigilance, les sages,
dans l'accomplissement des actes de mérite.
Lorsque vigilants, sages,
vous obtenez ces deux sortes de bénéfices:
les bénéfices dans cette vie,
et les bénéfices dans les vies à venir.En réussissant pour votre bénéfice,
on vous dit éveillés,
sages.
Ceci fut dit par le Béni du Ciel, dit par l'Arahant, ainsi ai-je entendu: "Si une seule personne devait errer et transmigrer pendant un éon, elle laisserait derrière elle une chaîne d'os, une pile d'os, un tas d'os, aussi grande que ce Mont Vepulla, s'il y avait quelqu'un pour les rassembler et si la collection n'était pas détruite."
L'accumulation
des os d'une seule personne
pendant un éon
ferait un tas
égal avec la montagne,
ainsi le dit le Grand Voyant.
(Il déclara celle-ci être
le grand Mont Vepulla
au nord du Pic du Vautour
dans la chaîne de montagnes
des Magadhans.)[1]
Mais lorsque cette personne voit
avec un bon discernement
les quatre Noble Vérités --
le stress,
la cause du stress,
la transcendance du stress,
et le Noble Octuple Sentier,
la manière de calmer le stress --
ayant erré pendant
sept fois au plus, alors,
à la fin de toutes les chaînes,
il met un terme
au stress.
Note:
1. Le Magadha était un royaume du temps du Bouddha, correspondant grosso modo au présent état du Bihar. Sa capitale, Rajagaha, était entourée par a anneau de cinq montagnes. Le Pic du Vautour, un rocher isolé au milieu de l'anneau, était était un endroit fréquenté par le Bouddha. [Retour]
Ceci fut dit par le Béni du Ciel, dit par l'Arahant, ainsi ai-je entendu: "Pour la personne qui transgresse dans une chose, je vous le dis, il y a un acte mauvais qui ne doit pas être commis. Quelle chose? Celle-ci: dire un mensonge délibéré."
La personne qui ment,
qui transgresse dans cette chose,
transcendant la préoccupation pour l'au-delà:
il n'y a aucun mal
qu'elle ne pourrait faire.
Ceci fut dit par le Béni du Ciel, dit par l'Arahant, ainsi ai-je entendu: "Si les êtres savaient, comme je sais, les résultats du don et du partage, ils ne mangeraient pas sans avoir donné, et la tache de l'égoïsme n'accablerait pas leur esprit. Même s'il s'agissait de leur dernier morceau, leur dernière bouchée, ils ne mangeraient pas sans avoir partagé, s'il y avait quelqu'un pour recevoir leur don. Mais comme les êtres ne savent pas, comme je sais, les résultats du don et du partage, ils mangent sans avoir donné. La tache de l'égoïsme triomphe de leur esprit."
Si les êtres savaient
ce que dit le Grand Voyant,
à quel point le résultat du partage
est un aussi grand fruit,
alors, réprimant la tache de l'égoïsme
avec une conscience éclairée,
ils donneraient en saison
aux personnes nobles,
où un don porte de grands fruits.
Ayant donné de la nourriture
en offrande
à ceux dignes d'offrandes,
de nombreux donateurs,
lorsqu'ils quittent d'ici,
l'état humain,
vont
au ciel.
Eux, étant allés là
au ciel,
se réjouissent,
jouissant des plaisirs sensuels.
Sans égoïsme, ils
partagent le résultat
du partage.
Ceci fut dit par le Béni du Ciel, dit par l'Arahant, ainsi ai-je entendu: "Toutes les raisons pour faire du mérite menant à renaître spontanément (au ciel) n'égalent pas un seizième de la délivrance-conscience par la bonne volonté. La bonne volonté -- qui les surpasse -- brille, embrase, et éblouit.
"De même que la radiance de toutes les étoiles n'égale pas un seizième de la radiance de la lune, lorsque la lune -- qui les surpasse -- brille, embrase, et éblouit, même ainsi, toutes les bases pour faire du mérite menant à renaître spontanément au ciel n'égalent pas un seizième de la délivrance-conscience par la bonne volonté. La bonne volonté -- qui les surpasse -- brille, embrase, et éblouit.
"De même que dans le dernier mois des pluies, en automne, lorsque le ciel est clair et sans nuages, le soleil, en montant dans le ciel, maîtrise l'espace plongé dans l'obscurité, brille, embrase, et éblouit, même ainsi, toutes les bases pour faire du mérite menant à renaître spontanément au ciel n'égalent pas un seizième de la délivrance-conscience par la bonne volonté. La bonne volonté -- qui les surpasse -- brille, embrase, et éblouit.
"De même que dans l'obscurité d'avant l'aube l'étoile du matin brille, embrase, et éblouit, même ainsi, toutes les bases pour faire du mérite menant à renaître spontanément au ciel n'égalent pas un seizième de la délivrance-conscience par la bonne volonté. La bonne volonté -- qui les surpasse -- brille, embrase, et éblouit."
Lorsqu'on développe -- attentif --
la bonne volonté sans limites,
les chaînes sont usées,
en voyantg le terme
des acquisitions.Si avec un esprit non-corrompu
on ressent de la bonne volonté
même pour un seul être,
vous en devenez avisé.
Mais un Noble produit
un esprit de sympathie
pour tous les êtres,
une abondance de mérite.Les voyants royaux, qui ont conquis la terre
grouillant d'êtres,
allaient partout faisant des sacrifices:
le sacrifice de chevaux, le sacrifice humain,
les rites d'eau, les rites du soma,
et le "non-empêché,"
mais ceux-là n'égalent pas
un seizième
d'un esprit de bonne volonté bien développé --
comme toutes les constellations n'ont pas,
un seizième
de la radiance de la lune.Celui qui ni ne tue
ni n'amène les autres à tuer,
ni ne conquiert,
ni n'amène les autres à conquérir,
avec bonne volonté pour tous les êtres,
n'a d'hostilité pour absolument
personne.
[voir aussi: AN XI.16; Sn I.8]