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Ceci fut dit par le Béni du Ciel, dit par l'Arahant, ainsi ai-je entendu: "Je suis un brahmane, accessible aux requêtes, à la main ouverte, porteur de mon dernier corps, médecin et chirurgien sans pareil. Vous êtes mes enfants, mes fils, nés de ma bouche, nés du Dhamma, créés par le Dhamma, héritiers du Dhamma, pas des héritiers de choses matérielles.
"Il y a ces deux sortes de dons: un don de choses matérielles et un don du Dhamma. Des deux, ce dernier est suprême: un don du Dhamma.
"Il y a ces deux sortes de partage: le partage de choses matérielles et le partage du Dhamma. Des deux, ce dernier est suprême: le partage du Dhamma.
"Il y a ces deux sortes d'assistance: l'assistance par des choses matérielles et l'assistance par le Dhamma. Des deux, cette dernière est suprême: l'aide par le Dhamma.
"Il y a ces deux sortes de donations de masse: une donation de masse de choses matérielles et une donation de masse du Dhamma. Des deux, cette dernière est suprême: une donation de masse du Dhamma."
Celui qui, sans sourciller,
a fait une donation de masse du Dhamma,
le Tathagata,
sympathique à tous les êtres:
à quelqu'un de la sorte
-- les meilleurs des êtres, humains et divins --
les êtres vivants rendent hommage --
à quelqu'un qui est allé
au-delà
du devenir.
Ceci fut dit par le Béni du Ciel, dit par l'Arahant, ainsi ai-je entendu: "Ces quatre choses ne sont presque rien, autant faciles à obtenir qu'irréprochables. Quelles quatre? Le tissu de rebut n'est presque rien, aussi facile à obtenir qu'irréprochable. La nourriture d'aumônes n'est presque rien, aussi facile à obtenir qu'irréprochable. La racine d'un arbre en tant que demeure n'est presque rien, aussi facile à obtenir qu'irréprochable. Un médicament fait d'urine[1] puante n'est presque rien, aussi facile à obtenir qu'irréprochable. Ce sont là les quatre choses qui ne sont presque rien, autant faciles à obtenir qu'irréprochables. Lorsqu'un moine se contente de ce qui n'est presque rien, est facile à obtenir et est irréprochable, alors je dis qu'il a une des composantes de la vie contemplative."
Content de ce qui est irréprochable,
presque rien,
facile à obtenir,
son esprit pas vexé
pour le logement, le vêtement,
la nourriture, ou la boisson:
les quatre directions ne lui opposent
aucune obstruction.
Ces choses sont déclarées
propices à la vie contemplative,
en possession du moine
attentif, content.
Note:
1. Ceci est un des articles de base nécessaires à un moine. il y a des avis divergents sur le fait de savoir si cela renvoie à des médicaments marinés dans l'urine, ou s'il s'agit de l'usag de l'urine en tant que médecine (ainsi qu'on le pratique encore de nos jours dans certaines parties de l'Asie). [Retour]
Ceci fut dit par le Béni du Ciel, dit par l'Arahant, ainsi ai-je entendu: "Pour celui qui ne connait pas et qui voit, je vous le dis, il y a la fin des fermentations, pas pour celui qui ne connait pas et qui ne voit pas. Pour celui qui connait quoi et qui sait quoi y a-t-il la fin des fermentations? Pour celui qui ne connait pas et qui voit, 'Ceci est le stress,' il y a la fin des fermentations. Pour celui qui ne connait pas et qui voit, 'Ceci est l'origine du stress,' il y a la fin des fermentations. Pour celui qui ne connait pas et qui voit, 'Ceci est la cessation du stress,' il y a la fin des fermentations. Pour celui qui ne connait pas et qui voit, 'Ceci est la voie de la pratique qui mène à la cessation du stress,' il y a la fin des fermentations. Pour celui qui connaît de cette manière et qui voit de cette manière il y a la fin des fermentations."
Pour un apprenti en formation
le long de la voie droite, il surgit:
d'abord, la connaissance de la fin;
ensuite, la gnose insurpassée;
ensuite, la gnose de celui qui est délivré --
la connaissance de la délivrance, superlative,
la connaissance de la fin:
'Les chaînes sont tombées.'
Ce n'est certainement pas chez le sot paresseux
qui ne comprend pas,
qu'est atteinte
La Délivrance,
le dénouement de tous liens.
Ceci fut dit par le Béni du Ciel, dit par l'Arahant, ainsi ai-je entendu: "Tout prêtre ou contemplatif qui ne discerne pas, tel que c'est en fait présent, que 'Ceci est le stress,'... que 'Ceci est l'origine du stress,'... que 'Ceci est la cessation du stress,' qui ne discerne pas, tel que c'est en fait présent, que 'Ceci est la voie de la pratique qui mène à la cessation du stress': pour moi ces prêtres et contemplatifs ne comptent pas en tant que prêtres parmi les prêtres ou en tant que contemplatifs parmi les contemplatifs. Qui plus est, ils n'entrent pas ni ne demeurent dans le but de la vie sacerdotale ou le but de la vie contemplative, en l'ayant directement connue et rendue manifeste pour eux-mêmes juste en la vie présente.
"Mais tout prêtre ou contemplatif qui discerne, tel que c'est en fait présent, que 'Ceci est le stress,'... que 'Ceci est l'origine du stress,'... que 'Ceci est la cessation du stress,' qui discerne, tel que c'est en fait présent, que 'Ceci est la voie de la pratique qui mène à la cessation du stress': pour moi ces prêtres et contemplatifs comptent en tant que prêtres parmi les prêtres et en tant que contemplatifs parmi les contemplatifs. Qui plus est, ils entrent et demeurent dans le but de la vie sacerdotale et le but de la vie contemplative, l'ayant directement connue et rendue manifeste pour eux-mêmes juste en la vie présente."
Ceux qui ne discernent pas le stress,
sa cause,
et là où elle cesse totalement,
sans trace,
qui ne connaissent pas la voie,
le chemin vers l'apaisement du stress:
bas
dans leur conscience-délivrance
et discernement-délivrance,
incapables
de faire une fin,
ils vont vers
la naissance et la vieillesse.Mais ceux qui discernent le stress,
sa cause,
et là où elle cesse totalement,
sans trace,
qui discernent la voie,
le chemin vers l'apaisement du stress:
accomplis
dans leur conscience-délivrance
et discernement-délivrance,
capables
de faire une fin,
ils ne vont pas vers
la naissance et la vieillesse.
Ceci fut dit par le Béni du Ciel, dit par l'Arahant, ainsi ai-je entendu: "Ces moines qui sont accomplis en vertu, accomplis en concentration, accomplis en discernement, accomplis dans la délivrance, accomplis dans la connaissance et la vision de la délivrance; qui exhortent, démontrent, instruisent, incitent, excitent et encouragent; qui sont compétents à juste titre pour faire voir le vrai Dhamma: les voir, je vous le dis, accomplit énormément; les écouter, les approcher, s'en occuper, s'en rappeler, les suivre dans abandon [de la vie domestique] accomplit énormément. Pourquoi cela?
"En s'associant de moines de cette sorte, en partageant avec eux, en s'occupant d'eux, l'aggrégat de vertu pas-encore-achevé atteint le comble de son développement, l'aggrégat de concentration pas-encore-achevé atteint le comble de son développement, l'aggrégat de discernement pas-encore-achevé atteint le comble de son développement, l'aggrégat de délivrance pas-encore-achevé atteint le comble de son développement, l'aggrégat de connaissance et de vision de la délivrance pas-encore-achevé atteint le comble de son développement. On dit des moines de cette sorte qu'ils sont des enseignants, des chefs, des abandonneurs du mal, des dissipateurs de l'obscurité, des faiseurs de lumière, des faiseurs de radiance, des faiseurs de clarté, des faiseurs de brillance, porteurs de illumination, des nobles, dotés de yeux qui voient."
Ceci est une condition
qui crée de la joie
pour ceux qui savent:
vivre le Dhamma
des nobles personnes,
calmes,
qui éclairent le vrai Dhamma,
l'illuminent, brillant clairement,
qui sont des faiseurs de lumière,
éclairés,
des abandonneurs du mal,
qui ont des yeux
qui voient.
Ayant entendu leur message
avec la correcte gnose, les sages
connaissant directement
la fin de la naissance,
ne vont à aucun autre devenir.
Ceci fut dit par le Béni du Ciel, dit par l'Arahant, ainsi ai-je entendu: "Il y a ces quatre lieux de naissance de l'envie insatiable où l'envie insatiable d'un moine, lorsqu'elle prend naissance, prend naissance. Quels quatre? Que ce soit pour du tissu, l'envie insatiable d'un moine, lorsqu'elle prend naissance, prend naissance. Ou pour des aumônes de nourriture, l'envie insatiable d'un moine, lorsqu'elle prend naissance, prend naissance. Ou pour un logement, l'envie insatiable d'un moine, lorsqu'elle prend naissance, prend naissance. Ou pour devenir ou ne pas devenir ceci ou cela, l'envie insatiable d'un moine, lorsqu'elle prend naissance, prend naissance. Ce sont là les quatre lieux de naissance de l'envie insatiable où l'envie insatiable d'un moine, lorsqu'elle prend naissance, prend naissance."
Avec l'envie insatiable pour compagnon, un homme
erre pendant très très longtemps.
Ni dans cet état-ci
ni nulle part ailleurs
il ne va au-delà
de l'errance.
Connaissant cet inconvénient --
cette envie insatiable fait entrer le stress en jeu --
libre de l'envie insatiable,
exempt d'attachements,
attentif, the moine
vit la vie mendiante.
Ceci fut dit par le Béni du Ciel, dit par l'Arahant, ainsi ai-je entendu: "Vivant avec Brahma sont ces familles où, à la maison, mère et père sont respectés par les enfants. Vivant avec les premiers devas sont ces familles où, à la maison, mère et père sont respectés par les enfants. Vivant avec les premiers des enseignants sont ces familles où, à la maison, mère et père sont respectés par les enfants. Vivant avec ceux dignes de dons sont ces familles où, à la maison, mère et père sont respectés par les enfants. 'Brahma' est un terme qui désigne mère et père. 'Les premiers devas' est un terme qui désigne mère et père. 'Les premiers des enseignants' est un terme qui désigne mère et père. 'Ceux dignes de dons' est un terme qui désigne mère et père. Pourquoi cela? Mère et père font beaucoup pour leur enfants. Ils en ont soin, les nourrissent, les introduisent à ce monde."
Mère et père,
compatissants pour leur famille,
sont appelés
Brahma,
premiers des enseignants,
ceux dignes de dons
de leur enfants.
Donc, les sages doivent leur rendre
hommage,
honneur
avec de la nourriture et de la boisson
le vêtement et la literie
huilant et baignant
et lavant leurs pieds.
Rendant ces services à leur parents,
les sages
sont loués dès ici
et après la mort
se réjouissent au ciel.
Voir aussi: AN II.31
Ceci fut dit par le Béni du Ciel, dit par l'Arahant, ainsi ai-je entendu: "Moines, les brahmanes et les chefs de maison vous sont très utiles, car ils vous fournissent pour vos besoins en robes, en aumônes de nourriture, en logements, et en fournitures médicales pour les malades. Et vous, moines, êtes très utiles aux brahmanes et aux chefs de maison, car vous leur enseignez le Dhamma admirable au début, admirable au milieu, admirable à la fin; car vous exposez la vie sainte autant dans ses détails que dans son essence, entièrement complète, incomparablement pure. De cette manière la vie sainte est vécue en dépendance mutuelle, afin de traverser le flot, pour mettre une fin correcte au stress."
Les chefs de maison et les sans-domicile
en dépendance mutuelle
atteignent tous le vrai Dhamma:
l'abri sans pareil contre l'esclavage.
Des chefs de maison, les sans-domicile
reçoivent leurs besoins: robes, logement,
protection contre les rigueurs.Alors qu'il dépendent de ceux qui sont bien allés,
les chefs de maison qui aiment leur foyer
ont conviction dans les Arahants
de noble discernement,
absorbés dans le jhana.
Ayant pratiqué le Dhamma ici --
la voie qui mène aux bonnes destinations --
se régalant dans le monde des devas,
ils se réjouissent,
appréciant les plaisirs sensuels.
Ceci fut dit par le Béni du Ciel, dit par l'Arahant, ainsi ai-je entendu: "Tous moines qui sont trompeurs, entêtés, bavards, fraudeurs, arrogants, et non-centrés ne sont pas mes disciples. Ils se sont détournés de ce Dhamma-et-Vinaya. Ils n'obtiennent, en termes de ce Dhamma-et-Vinaya, aucune croissance, augmentation, ou abondance.
"Mais tous moines qui ne sont pas trompeurs, ni bavards, qui sont éclairés, flexibles, et bien-centrés: ce sont mes disciples. Ils ne se sont pas détournés de ce Dhamma-et-Vinaya. Ils obtiennent, en termes de ce Dhamma-et-Vinaya, croissance, augmentation, et abondance.
Trompeurs, entêtés, bavards, fraudeurs,
arrogants, non-centrés:
ils ne croissent pas dans le Dhamma
enseignés par le Correctement
Auto-éveillé.Ni trompeurs, ni bavards,
éclairés, pliant,
bien-centrés:
ils croissent dans le Dhamma
enseignés par Celui
qui est Correctement
auto-éveillé.
Ceci fut dit par le Béni du Ciel, dit par l'Arahant, ainsi ai-je entendu: "Supposons qu'un homme vogue au long du flot d'une rivière, agréable et attirante. Et qu'alors un autre homme avec une bonne vue, se tenant sur la rive, en le voyant lui dise: 'Mon cher monsieur, même si vous voguez au long du flot d'une rivière, agréable et attirante, plus loin en aval d'ici il y a un plan d'eau avec des vagues et des tourbillons, avec des monstres et des démons. En arrivant à ce plan d'eau vous souffrirez la mort ou des douleurs mortelles.' Alors le premier homme, en entendant les paroles de ce second homme, ferait des pieds et des mains pour aller contre le flot.
"Je vous ai donné cette parabole pour illustrer une idée. L'idée est celle-ci: le flot de la rivière, c'est l'envie insatiable. Agréable et attirante, c'est les six organes sensoriels internes. Le plan d'eau plus loin en aval, c'est les cinq chaînes inférieures.[1] Les vagues, c'est la colère et la détresse. Les tourbillons, c'est les cinq cordes de la sensualité. Les monstres et des démons, c'est le sexe opposé. Contre le flot, c'est le renoncement. S'efforcer des pieds et des mains, c'est l'excitation de la persistance. L'homme avec une bonne vue qui se tient sur la rive, c'est le Tathagata, digne et à juste titre auto-éveillé."
Même si c'est dans la douleur,
vous devez abandonner
les désirs sensuels
si vous aspirez
à être à l'avenir à l'abri de l'esclavage.
Vigilant,
avec un esprit bien-délivré,
touchez la délivrance parfois ici,
parfois là.
D'un obtenteur de sagesse,
ayant accompli la vie sainte,
on dit qu'il est allé
à la fin du monde, allé
au-delà.
Note:
1. Les cinq chaînes inférieures sont le concept d'identité avec le soi, l'incertitude, l'attachement aux pratiques et préceptes, la passion sensuelle, et la résistance. [Retour]
Ceci fut dit par le Béni du Ciel, dit par l'Arahant, ainsi ai-je entendu: "Si, pendant qu'il est en train de marcher, il surgit en un moine une pensée de sensualité, une pensée de mauvaise volonté, ou une pensée de nocivité, et qu'il n'abandonne, ne dissipe, ne démolit, ou n'essuie pas rapidement cette pensée hors de son existence, alors un moine qui marche avec un tel manque d'ardeur et de préoccupation est dit continument et continuellement léthargique et faible de persistance.
"Si, pendant qu'il se tient...
"Si, pendant qu'il est assis...
"Si, pendant qu'il est couché, il surgit dans un moine une pensée de sensualité, une pensée de mauvaise volonté, ou une pensée de nocivité, et qu'il n'abandonne, ne dissipe, ne démolit, ou n'essuie pas rapidement cette pensée hors de son existence, alors un moine couché avec un tel manque d'ardeur et de préoccupation est dit continument et continuellement léthargique et faible de persistance.
"Mais si, pendant qu'il est en train de marcher, il surgit dans un moine une pensée de sensualité, une pensée de mauvaise volonté, ou une pensée de nocivité, et qu'il l'abandonne, la dissipe, la démolit, ou l'essuie rapidement hors de son existence, alors un moine marchant avec une telle ardeur et préoccupation est dit continument et continuellement résolu, quelqu'un dont la persistance est sur pied.
"Si, pendant qu'il se tient...
"Si, pendant qu'il est assis...
"Si, pendant qu'il est couché, il surgit dans un moine une pensée de sensualité, une pensée de mauvaise volonté, ou une pensée de nocivité, et et qu'il l'abandonne, la dissipe, la démolit, ou l'essuie rapidement hors de son existence, alors un moine couché avec une telle ardeur et préoccupation est dit continument et continuellement résolu, quelqu'un dont la persistance est sur pied."
Que ce soit marchant, debout,
assis, ou couché,
quiconque a de mauvaises pensées,
en rapport avec la vie domestique,
ne suit aucune voie,
frappé
par des choses illusoires.
Il est incapable,
un moine comme celui-ci,
de toucher le superlatif
auto-éveil.
Mais quiconque --
marchant, debout,
assis, ou couché --
surmonte la pensée,
se régalant dans l'apaisement de pensée:
il est capable,
un moine comme celui-ci,
de toucher le superlatif
auto-éveil.
Ceci fut dit par le Béni du Ciel, dit par l'Arahant, ainsi ai-je entendu: "Soyez accomplis en vertu, moines, et accomplis dans le Patimokkha. Demeurez modérés en accord avec le Patimokkha, accomplis dans votre comportement et votre sphère d'activité. Entraînez-vous, après avoir pris les règles d'entraînement, à voir du danger dans les fautes les plus petites.
"Lorsque quelqu'un est accompli en vertu, accompli dans le Patimokkha; restant modéré en accord avec le Patimokkha, accompli dans son comportement et sa sphère d'activité; s'entraînant, après avoir pris les règles d'entraînement, à voir du danger dans les fautes les plus petites -- qu'y a-t-il de plus à faire?
"Si, pendant qu'il est en train de marcher, toute avidité dans un moine est éliminée, toute mauvaise volonté, toute paresse et engourdissement, toute agitation et anxiété, toute incertitude est éliminée; si sa persistance est excitée et pas relâchée; si son attention est établie et n'est pas brouillée; si son corps est calme et non-excité; si son esprit est centré et unifié: alors un moine marchant avec une telle ardeur et préoccupation est dit continument et continuellement résolu, quelqu'un dont la persistance est sur pied.
"Si, pendant qu'il se tient...
"Si, pendant qu'il est assis...
"Si, pendant qu'il est couché, toute avidité dans un moine est éliminée, toute mauvaise volonté, toute paresse et tout engourdissement, toute agitation et anxiété, toute incertitude est éliminée; si sa persistance est excitée et pas relâchée; si son attention est établie et n'est pas brouillée; si son corps est calme et non-excité; si son esprit est centré et unifié: alors un moine couché avec une telle ardeur et préoccupation est dit continument et continuellement résolu, quelqu'un dont la persistance est sur pied."
Contrôlé quand il marche,
contrôlé quand il est debout,
contrôlé quand il est assis,
contrôlé quand il est couché,
contrôlé quand il fléchit et étend ses membres
-- au-dessus, tout autour, et en-dessous,
aussi loin que s'étend le monde --
observant la naissance et l'extinction
des phénomènes,
des aggrégats:
un moine qui demeure ainsi ardemment,
pas de façon agitée, en paix --
toujours
attentif,
s'exerçant à la maîtrise
de la conscience-tranquillité--
est dit être continuellement
résolu.
Ceci fut dit par le Béni du Ciel, dit par l'Arahant, ainsi ai-je entendu: "Le monde[1] a été pleinement éveillé par le Tathagata. Du monde, le Tathagata est disjoint. L'origine du monde a été pleinement éveillée par le Tathagata. L'origine du monde a, par le Tathagata, été abandonnée. La cessation du monde a été pleinement éveillé par le Tathagata. La cessation du monde a, par le Tathagata, été réalisée. Le chemin qui mène à la cessation du monde a été pleinement éveillé par le Tathagata. Le chemin qui mène à la cessation du monde a, par le Tathagata, été développé.
"Tout ce qui existe en ce monde -- avec ses devas, Maras, et Brahmas, ses générations complètes avec contemplatifs et prêtres, princes et hommes -- a été vu, entendu, ressenti, connu, atteint, recherché, pondéré par l'intellect, et a été pleinement éveillé par le Tathagata. C'est ainsi qu'on l'appelle le Tathagata.
"Dès la nuit où le Tathagata s'est pleinement éveillé à l'Eveil par lui-même correct et insurpassé jusqu'à celle où il est totalement délivré dans la propriété de Délivrance sans qu'il reste du carburant, quoi qu'ait dit, parlé, expliqué le Tathagata est juste ainsi (tatha) et pas autrement. C'est ainsi qu'on l'appelle le Tathagata.
"Le Tathagata est quelqu'un qui agit en conformité avec (tatha) ce qu'il enseigne, quelqu'un qui enseigne en conformité avec ce qu'il fait. C'est ainsi qu'on l'appelle le Tathagata.
"En ce monde avec ses devas, Maras, et Brahmas, ses générations complètes avec contemplatifs et prêtres, princes et hommes, le Tathagata est le conquérant invaincu, qui voit tout tout, celui qui manie la puissance.[2] C'est ainsi qu'on l'appelle le Tathagata." Ceci est le sens de ce que le Béni du Ciel a dit. C'est donc par rapport à ceci qu'il a été dit:
Connaissant directement le monde entier,
le monde entier tel qu'il est réellement,
du monde entier disjoint,
dans le monde entier sans égal:
Conquerant tout
de toutes les façons,
éclairé,
délivré de tous liens,
il touche la plus éminente paix --
Sans attaches, libre
de peur.Il est libre de fermentations,
de trouble,
éveillé,
ses doutes retranchés;
il a atteint la fin de l'action,
il est délivré dans la destruction des acquisitions.
Il est béni, éveillé,
un lion, insurpassé.
Dans le monde avec ses devas
il mis en mouvement la roue de Brahma.[3]Ainsi les êtres divins et humains
qui ont allé auprès du Bouddha prendre refuge,
s'assemblant, rendent hommage
au grand homme, totalement mature:'Dompté, il est le meilleur
de ceux qui peuvent être domptés;
calme, le voyant
de ceux qui peuvent être calmés;
délivré, suprême
parmi ceux qui peuvent être délivrés;
ayant traversé, le plus éminent
de ceux qui peuvent traverser.'Ainsi ils rendent hommage
au grand homme, totalement mature:
'En ce monde avec ses devas,
il n'y a personne
pour se comparer
avec vous.'
Ceci, aussi, était le sens de ce qui fut dit par le Béni du Ciel, ainsi ai-je entendu.
Notes:
1. SN XXXV.82 définit le "monde" comme étant les six sphères des sens, leur objets, la conscience de ces sphères, le contact avec ces sphères, et quoi qu'il puisse surgir en dépendance de ce contact, ressenti en tant que plaisir, douleur, ou ni-plaisir-ni-douleur. [Retour]
2. Ce sont là des épithètes habituellement associées au Grand Brahma. Voir § 22. [Retour]
3. La roue de Brahma= la roue du Dhamma, nom du premier sermon du Bouddha, ainsi appelé parce qu'il contient une "roue" qui comporte la liste de toutes les douze permutations des deux ensembles de variables: les quatre noble vérités -- le stress, son origine, sa cessation, et le chemin qui mène à sa cessation -- et les trois niveaux de connaissance appropriéz à chaque vérité: connaissance de la vérité, connaissance de la tâche appropriée à la vérité, et connaissance de ce que la tâche a été complétée. Cette roue constitue l'enseignement le plus central du Bouddha. [Retour]