Ma cabane a un toit, confortable,
exempt de courants d'air;
mon esprit, bien-centré,
remis en liberté.
Je demeure ardent.
Donc, dieu des pluies.
Vas-y et pleut.
Calmé, modéré,
conseillant sans se troubler,
il ôte les mauvais états d'esprit --
comme la brise (enlève),
une feuille d'un arbre.
Voyez ceci:
le discernement
des Tathâgatas,
tel un feu flambant dans la nuit,
donnant de la lumière, donnant des yeux,
à ceux qui viennent,
dissipant leurs doutes.
[Voir aussi: Ud V.7 (Kankharevata = Revata le Douteur).]
Celui qui disperse les troupes
du Roi de la Mort--
comme une grande inondation,
(emporte) un pauvre pont de roseaux --
est victorieux,
car ses craintes sont dispersées.
Il est dompté,
détaché,
ferme en lui-même.
La couleur bleu-sombre des nuages,
luisants,
rafraîchis par les eaux
de ruisseaux s'écoulant, clairs;
recouverts de coccinelles:
ces épis rocheux
me rafraîchissent.
Mon précepteur m'a dit:
Partons d'ici, Sivaka.
Mon corps demeure au village,
mon esprit est parti dans la nature.
Quoique couché,
je vais.
On ne peut ligoter
celui qui sait.
De même qu'un beau pur-sang,
à la queue et à la crinière ondulantes
court presque sans effort,
de même mes jours et mes nuits
se passent presque sans effort
maintenant que j'ai atteint un bonheur
qui n'est pas de la chair.
Il y avait un Eveillé,
un moine de la forêt de Bhesakala,
qui compénétra cette terre entière
avec la perception des
"os."
Rapidement, dirais-je, il abandonna
la passion sensuelle.
Je n'ai pas peur du danger,
de la peur.
Notre maître est habile
dans le sans-mort.
Là où le danger, là où la crainte
ne demeurent pas:
voilà le chemin
par où passent les moines.
Les paons,
à crête, bleus, aux somptueux cols,
crient
dans les bois de Karamvi,
saisis par le vent froid.
Ils éveillent le dormeur
pour qu'il médite.
Moi -- après avoir mangé du riz au miel
dans un fourré de bambous
et correctement saisi les agrégats'
la naissance, la déliquescence --
je retournerai au flanc de la colline, décidé
à entrer en réclusion.
Telle une splendeur, son esprit [est]
continuellement fructueux:
Attaque un moine comme ça,
ô Sombre Vilain,
et tu tomberas
en souffrance.
A entendre les paroles bien dites
de l'Eveillé,
Parent du Soleil,
j'ai percé ce qui est subtil --
comme si, d'une flèche, [on perçait]
l'extrémité d'un crin de cheval.
Harita,
lève-toi-
droit
et, redressant ton esprit
-- comme un fléchier [le fait] d'une flèche --
fracasse l'ignorance
en morceaux.
Je te propose un échange:
vieillir pour le Sans-Age,
brûler pour le Non-lié:
la plus haute paix,
le repos sans pareil
du joug.
Comme frappé par une épée,
comme si sa tête était en feu,
un moine doit vivre la vie errante
-- attentif --
à l'abandon de la passion sensuelle.
La foudre tombe sur la fissure
entre Vebhara et Pandava,
mais,
parti pour la fissure dans les montagnes,
il est absorbé en jhana -- le fils
de celui qui est sans pareil,
celui qui est Tel.
Si libéré! Si libéré!
Si parfaitement libéré suis-je
de trois choses tordues:
mes faucilles, mes pelles, mes charrues.
Même si elles étaient ici,
juste ici,
j'en aurais fini avec elles,
fini.
Pratique jhana, Sumangala.
Pratique jhana, Sumangala.
Sumangala, reste vigilant.
Même avec tous les sifflets et les chants,
le rappel des oiseaux,
ceci, mon esprit, ne fléchit pas,
car mes délices se trouvent dans
l'unicité.
La terre est aspergée
par la pluie, et le vent
souffle, la foudre
erre à travers le ciel,
mais mes pensées sont immobilisées,
bien centré
mon esprit.
Qui est dans la hutte?
Il y a un moine dans la hutte --
libre de passion,
à l'esprit bien centré.
Sache ceci, mon ami:
La hutte tu ne l'as pas construite
en vain.
Ceci était ta vieille hutte,
et tu aspires à une autre,
une hutte neuve.
Laisse tomber ton espoir de hutte, moine.
Une hutte neuve te sera
douloureuse tout comme avant.[1]Note:
1. Comparez Dhp 153-154. [Retour]
Quelqu'un qui voit
voit qui voit,
voit qui ne voit pas.
Quelqu'un qui ne voit pas
ne peut pas
voir qui voit
ni qui ne voit pas.
Exalté en esprit et vigilant:
un sage entraîné dans les manières de la sagacité.
Il n'a pas de chagrins, celui qui est Tel,[1]
calmé et toujours attentif.Note:
1. Tadi: "Tel," un adjectif qui décrit quelqu'un qui a atteint le but. Il indique l'état de la personne est indéfinissable mais non sujet à changement ou influence d'aucune sorte. [Retour]
En voyant une vieille personne;
et
une personne souffrante, malade;
et
une personne morte, arrivée à la fin de sa vie,
je suis parti
pour la vie sans domicile,
abandonnant la sensualité
qui aguiche le coeur.
Dormant toute la nuit,
me plaisant en compagnie le jour:
quand, quand
pourra le sot
mettre à la souffrance et au stress
un terme?
Adepte à un thème pour l'esprit,
goûtant la saveur de la solitude,
pratiquant jhana,
maîtrisé, attentif,
tu atteindrais à un plaisir
qui n'est pas de la chair.
Les plaisirs sensuels sont stressants,
Eraka.
Les plaisirs sensuels ne sont pas le confort.
Quiconque aime les plaisirs sensuels
aime le stress, Eraka.
Quiconque ne les aime pas,
n'aime pas le stress.
Je suis aveugle,
mes yeux sont détruits.
J'ai trébuché
sur une piste sauvage.
Même
si je devais ramper,
je poursuivrai,
mais pas avec un mauvais compagnon.
Qu'il est léger mon corps!
Touché par un abondant
ravissement et bonheur,
-- comme une touffe de coton
portée par la brise --
on dirait qu'il flotte
-- mon corps!
Qu'il est dur de partir!
mais les maisons sont difficiles à vivre;
le Dhamma est profond;
la richesse, dure à obtenir;
il est dur de poursuivre
avec ce qu'on peut recevoir:
il est donc juste que nous pondérions
continuellement
la continuelle
inconstance.
Avec des eaux claires et
de massifs rochers,
fréquentés par les singes et
les cerfs,
couverts de mousse et
de mauvaises herbes aquatiques,
ces pics rocheux me rafraîchissent.
Comme une malédiction,
cela nous tombe dessus --
la vieillesse.
Le corps paraît autre,
quoique toujours le même.
Je suis toujours ici
et ne m'en suis jamais absenté,
mais je me rappelle de moi
comme de quelqu'un d'autre.
Les cinq agrégats,
une fois compris,
se retrouvent avec leur racine
tranchée.
Pour moi
la fin du stress
est atteinte;
la fin des fermentations,
atteinte.