"J'étais une enfant aux vêtements propres,
quand j'ai pour la première fois entendu le Dhamma.
Et en moi, attentive,
il y eut une percée vers la vérité.
Puis j'arrivai
à une énorme insatisfaction
envers toute sensualité.
Voyant le danger
de l'auto-identification,
Je n'ai plus langui que
pour le renoncement.
Quittant mon cercle de parenté,
d'esclaves, d'ouvriers,
de villages prospères et de champs,
de possessions délicieuses et aguichantes,
je suis partie,
abandonnant une richesse non-insignificante.
Etant partie par conviction
envers le vrai Dhamma bien enseigné,
il ne conviendrai pas que moi —
aspirant au néant —
ayant rejeté or et argent
je les reprenne.
L'or et l'argent
n'achètent pas l'Eveil,
n'achètent pas la paix.
Ceci [l'or] ne convient pas aux contemplatifs.
Ce n'est pas noble richesse.
C'est
avidité, intoxication,
illusion, enchaînement à la poussière,
soupçon, troubles nombreux.
Il n'y a aucune stabilité durable ici.
C'est dans cette mesure que de très nombreux hommes
— insouciants, au coeur impur —
s'opposant les uns aux autres, créent
des conflits, des meurtres, des liens,
des calamités, des pertes, des regrets, et du chagrin.
De nombreuses infortunes attendent
ceux qui sont jusq'au cou dans la sensualité.
Donc, ma parenté:
Pourquoi, comme si vous étiez mes ennemis,
tentez-vous de m'attacher à la sensualité?
Vous savez que je suis partie,
voyant le danger de la sensualité.
Des pièces en or de des lingots
ne peuvent mettre fin aux fermentations.
La sensualité est un ennemi,
un meurtrier,
hostile, des flèches et des chaînes.
Donc, ma parenté:
Pourquoi, comme si vous étiez mes ennemis,
tentez-vous de m'attacher à la sensualité?
Vous savez que je suis partie
la tête rasée, enveloppée de la robe de pièces.
Des rebuts d'aumône, ce que je glane,
une robe faite de tissus de rebut:
Voilà ce qui me convient —
les besoins de qui n'a pas de domicile.
Les grands visionnaires ont rejeté la sensualité,
humaine autant que divine.
Libérés ils sont, là où il y a la sécurité.
Arrivés ils sont, à une aisance inébranlable.
Donc, puissé-je ne pas venir à une union
avec la sensualité, dans laquelle on ne trouve pas d'abri.
C'est un ennemi, un meurtrier
— la sensualité —
douloureuse, comme une masse de flamme.
L'avidité:
un obstacle, terrible, menançant,
plein d'épines,
très désaccordé,
grande cause d'illusion.
Sensualité:
une terrifiante attaque,
comme la tête d'un serpent
dont les sots sont ravis —
aveuglés, communs.
Parce que nombreux sont dans le monde
ceux qui sont embourbés dans la sensualité,
inconscients,
ils ne réalisent pas la fin de vie et mort.
Nombreux sont ceux qui suivent la piste
des mauvaises destinations
à cause de la sensualité,
amenant sur eux la maladie.
C'est ainsi que la sensualité crée des ennemis.
Elle brûle, elle est impure.
C'est l'appât du monde,
contraignant, l'enchaînement de la mort,
affollant, trompeur, agitant l'esprit.
C'est un filet jeté par Mara
pour souiller les êtres vivants:
avec d'interminables inconvénients, beaucoup de douleur,
un grand poison,
donnant peu de plaisir, créateur de conflits,
asséchant le bon côté [de l'esprit].
Moi, après avoir causé assez de trouble comme cela
à cause de la sensualité,
je n'y reviendrai pas,
car je me régale constamment de la Libération.
Je me bats avec la sensualité
dans l'espoir de l'état de sang-froid,
je resterai attentive, trouvant mes délices
de la fin de mes liens.
Je suis la voie — octuple, droite,
sans chagrin, sans tache, sûre — sur laquelle de grands visionnaires
ont passé."
Voyez cette Subha, la fille de l'orfèvre,
se tenant ferme dans le Dhamma,
entrant dans l'état imperturbable,1
faisant jhana au pied d'un arbre.
Voici le huitième jour de son départ
confiante, belle dans le vrai Dhamma.
Entraînée par Uppalavanna,
c'est une femme de la triple connaissance
qui a laissé la mort derrière elle;
libérée de l'esclavage, sans dettes,
une moniale aux facultés développées,2
détachée de tous liens,
sa tâche accomplie,
libre de fermentation.
Sakka, le seigneur des êtres,
avec sa communauté de devas,
en s'approchant d'elle grâce au pouvoir surnaturel,
lui rend hommage:
Subha la fille de l'orfèvre.
Notes