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Note du traducteur: Voir la note d'introduction au SN 1.38.
J'ai entendu qu'à une occasion le Béni du Ciel se trouvait près de Rajagaha à la réserve des daims de Maddakucchi. Or, à cette époque, il avait eu le pied percé par un éclat de pierre. Intolérables étaient les sensations corporelles qui se développèrent alors en lui — douloureuses, violentes, aiguës, crevantes, répugnantes, désagréables — mais il les endurait, attentif et vigilant, inperturbable. S'étant fait plier et étendre en quatre sa robe extérieure, il était étendu sur le côté droit, dans la posture du lion — un pied placé sur l'autre — attentif et vigilant.
Alors Mara le Malin alla le trouver et lui récita ces vers en sa présence:
Reposes-tu là dans ta stupeur,
ou bien ivre de poésie?
Tes objectifs sont si peu?
Seul dans un logis reclus,
quel est donc ce rêveur, cette tète heureuse?
[Le Bouddha:]
Je repose ici,
ni dans la stupeur,
ni ivre de poésie.
Mon objectif est atteint,
Je suis libre de chagrin.
Seul dans un logis reclus,
Je repose en sympathie
envers tous les êtres.
Même ceux percés au sein
par une flèche,
leurs coeurs rapidement,
rapidement
battant:
même ceux-là avec leurs flèches
peuvent dormir.
Pourquoi ne le pourrais-je pas,
qui ai retiré la mienne?
Ce n'est pas pour le souci que je reste éveillé,
ni que j'ai peur du sommeil.
Jours et nuits
ne pourraient pas m'opprimer.
Je ne vois aucune menace de déclin
dans aucun monde.
Voilà pourquoi je dors
par sympathie
pour tous les êtres.
Alors Mara le Malin — triste et abattu à réaliser que, "Le Béni du Ciel me connaît, l'Ainsi-Venu me connaît" — disparut sur le champ.