Contact | Index » Tipitaka » Sutta Pitaka » Khuddaka Nikaya » Sutta Nipata
[Mogharaja:]
Deux fois désormais, ô Sakka 1,
je vous l'ai demandé,
mais vous, qui avez la vision,
ne m'avez pas répondu.
C'est interrogé pour la troisième fois
que répondent les divins sages:
c'est ce que j'ai entendu dire.
Ce monde, et le prochain,
le monde de Brahma et ses devas:
je ne sais pas comment les voit
le glorieux Gotama.
Donc, à celui qui a vu
jusqu'à l'extrême lointain,
je suis venu avec une question:
Comment voit-on le monde
afin de ne pas être vu
par le roi de la Mort?
[Le Bouddha:]
Considère le monde, ô Mogharaja,
comme vide,2 —
toujours attentif
à avoir enlevé toute vue
à propos du soi.
Ainsi est-on au-dessus et au-delà de la mort.
C'est ainsi qu'on voit le monde
afin de ne pas être vu
par le roi de la Mort.
Notes
1. Le nom "Sakka" sert ici de titre au Bouddha. Il signifie: "un homme du clan Sakya." On appelle parfois le Bouddha Sakyamuni, c'est-à-dire "le sage des Sakyas."(vol. i
2. Dans le Samyutta-nikaya (SN.XXXV.85) le Vénérable Ananda demande: "Comment le monde est-il vide, vénérable mondieur?" Et le Seigneur répond: "Parce que, Ananda, il est vide d'un soi ou de ce qui appartient à un soi, c'est pourquoi il est dit: 'le monde est vide.'"
Le "monde," ici et ailleurs, ne doit pas être entendu à la façon dont nous le faisons habituellement, mais comme défini par les cinq agrégats (khandha) de la forme, des sensations, des perceptions, des activités (ou volitions) et des consciences, ou comme l'oeil et les objets visibles, l'oreille et les sons, etc., c'est-à-dire, l'ensemble de notre expérience subjective et objective.